vendredi 20 décembre 2013

un vieux plan gravé


On dit toujours qu’une image vaut mille mot. C’est vrai aussi des cartes. Mais les cartes sont rares. C’est encore plus vrai des plans de villes.

J’adore ces plans en vue cavalière élaborés par de vrais artistes qui font rêver. Quel bon moyen de remonter les siècles ! On survole ainsi des communautés humaines dispares et, quand l'artiste est très bon, on peut même avoir l'impression de pénétrer dans l'intimité de ces gens disparus depuis des siècles. Belles machines à rêve.

Tenez, le plan de Vésunna, par exemple. Superbe. Évidemment, c’est ce qu’on appelle une vue d’artiste, mais les villes romaines sont faciles à imaginer, leurs constructeurs, peu imaginatifs mais entreprenants, suivaient minutieusement un plan officiel basé sur le cardo et le decumanus, les deux grandes artères perpendiculaires qui structuraient la ville. Si l’on connaît l’emplacement des arènes, du forum, de la basilique (tribunal) et des thermes, on peut imaginer facilement le reste, les maisons romaines sont connues par une documentation abondante. Regardez : on s’y croirait ! On reconnaît facilement la Tour de Vésonne et les arènes, grandioses qui ne sont plus aujourd'hui qu’un parc à jouer pour les enfants. 

Il n’en est pas de même au Moyen-Âge. On peut deviner, pour quelques grandes villes, un urbanisme plus ou moins précis, mais pour des villes modestes… Le plus vieux plan de Paris date de 1550 ; pour ceux de Bordeaux ou de Toulouse il faudra attendre 20 ou 30 années de plus ; celui de Sarlat date de 1627.
C’est-à-dire hier.
Plan de Tarde

C'est en baguenaudant l'autre jour que je suis tombé sur une gravure qui doit être assez ancienne, de facture naïve et approximative, mais où l'on reconnaît sans peine la silhouette de Sarlat dans ses remparts.




Plan gravé.


Qui s’est amusé à graver ce plan dans une pierre, sur un mur non pas caché mais discret ? À quel époque ? Et dans quel but ? Nous ne le saurons sans doute jamais.
Émouvant, non ?

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