L’hôtel de Maleville à Sarlat est un lieu très visité. Les touristes viennent y découvrir les œuvres de peintres et de sculpteurs qui exposent dans deux salles du premier étage.
Un ami m’invite souvent à rester chez lui quand je suis de passage en ville et, régulièrement, j’entends les gens qui découvrent l’escalier en vis monumental s’esclaffer devant l’usure des marches : « Oh ! Tu as vu : on n’est pas les premiers à monter ! » est le genre de remarque que ces degrés suscitent. Voyez la photo.
Pourtant, faites l’essai vous-mêmes et vous découvrirez avec surprise que monter dans la plus grande profondeur des marches est la manière la moins aisée et la plus fatigante. Pour monter facilement, sans se fatiguer, il faut se tenir à une trentaine de centimètres du noyau de l’escalier, là où, justement, les marches ne sont pas usées !… Idem pour la descente.
Certes, cet escalier fut construit à une époque où il n’était plus de mode, alors que l’escalier à l’italienne (volée de marches et palier) avait conquis le royaume. Cela explique sans doute qu’il ne soit pas aussi facile à escalader que l’escalier en vis du XVe siècle d’une tour de noblesse comme on les rencontre en ville. Mais pourquoi monter à l’endroit où c’est le plus fatigant ? Avec un tel esprit on n’aurait jamais inventé la brouette !
La seule explication qui me vienne c’est que cet endroit était fréquenté par des gens « de la haute », vêtus de beaux atours et les dames, avec l’ampleur de leur robe, étaient obligées de rester près du mur, là où les marches sont larges, les seigneurs les suivant selon le même tracé.
Si quelqu’un à une autre explication, je suis preneur.