vendredi 31 mai 2013

Histoire fumeuse des origines

Comme souvent, les origines des lieux modestes sont l'objet de spéculations plus ou moins fantaisistes (et souvent plus). En voici quelques-unes sur les origines de Sarlat :

- Village au croisement de l’itinéraire antique Saintes/Cahors avec une voie secondaire  nord-sud. Remarque : Il est peu probable que cet itinéraire romain Saintes/Cahors soit passé par ici. En effet, pourquoi passer par un vallon très escarpé alors que, par Bergerac, le chemin plus direct permet d’éviter toutes les difficultés ? Encore faudrait-il savoir où passait cette voie romaine exactement. À suivre.

- Fondation de l’abbaye par Clovis (Ve s.).
Hypothèse complètement fantaisiste qu’on trouve dans les ouvrages du XIXe s.

- Fondation de l’abbaye par « Pépin ». D’accord.
Mais Pépin lequel ?
On compte au moins neuf Pépins qui ont régné sur un territoire.
En restant en Aquitaine, deux Pépins se dégagent des brumes de l’histoire : Pépin 1er d’Aquitaine (premier tiers du IXe s.) dont on ne sait pas grand chose sinon qu'il épousa Ringarde… joli prénom.
Et son fils Pépin II d’Aquitaine (deuxième tiers du IXe s.), qui passa sa vie à défendre son titre, très contesté, de roi d’Aquitaine et appela les Vikings à son aide. Mauvaise idée…
Néanmoins, il n'est pas impossible qu'un de ces Pépins-là ait fondé une abbaye dans ce vallon marécageux où la Cuze serpentait au milieu des roseaux, alimentée par de nombreuses sources.

Nous n’avons donc que des probabilités, sachant que les monastères avaient tendance à repousser la date de leur fondation le plus loin possible dans le temps pour justifier leur autorité. On peut simplement remarquer que l'abbaye de Sarlat est la seule qui échappa à la furie normande (IXe siècle). Ce qui indique qu'elle existait alors. Enfin, parmi les nombreuses pierres tombales qui parsèment encore le sol de l'ancien cimetière des moines, dans le jardin des enfeux, on remarques quelques pierres qui semblent très anciennes. Certaines, d'après leurs sculptures, pourraient remonter au VIIe siècle mais pourraient aussi n'être que romanes du XIIe : Je ne suis pas spécialiste.



Qui étudiera un jour ces pierres tombales pour les dater ?

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